Je devrais me donner plus de discipline ...
Le 9 mois sous hormones est passé dans le silence et ce n'est pas parce que ça ne bouge pas.
Dans les faits, le problème de santé n'est pas stabilisé encore pour donner le go à la chirurgie. Je n'ai donc pas eu de chirurgie encore ... et pourtant...
Découragé de remettre la chirurgie à plus tard, j'ai finalement cédé à aller me chercher la camisole de compression (un binder) ce qui me fait de beaux pectoraux ! Comme dirait un de mes amis (s'il mérite encore ce qualificatif !) , ça me donne un look de gars "gros" finalement. Un peu moins de poitrine, quelques poils au menton et déjà on vient de m'attribuer un nouveau rôle social.
Les gens "non-initié" à la réalité trans-identitaire accordent beaucoup trop d'importance aux chirurgies, il y a mille et unes autres choses à discuter, à questionner, à exprimer ...
À 46 ans, je deviens porteur d'une histoire que je ne connais pas.Juste par le rôle social que l'on vient de m'attribuer , je deviens responsable de tous les vices de l'homme avec un h minuscule.
Je suis un anxieux. Il m'arrive fréquemment de sortir la nuit , marcher, pour calmer mon anxiété. Et c'est là que je réalise qu'avec un peu moins de poitrine, quelques poils au menton , je deviens suspect. Suspect de je ne sais pas quoi mais suspect. Alors pour la première fois en plus de 10 ans dans ce quartier , la police m'accoste pour me demander d'où je viens et où je vais ?
La première fois, pas mal naïf, je leur demande s'ils cherchent quelqu'un ? Ils me répondent que non. La deuxième fois , je réalise que cela fera probablement parti de ma nouvelle réalité ! Je me promets que la prochaine fois , je les invite à prendre un café pour en discuter .
Je réalise aussi qu'être "one of the boy" dans un corps féminin et "one of the boy" tout court comporte des différences. J'essaie de trouver une expression pour la moyenne des ours, sans résultat pour le moment, alors je vais vous l'exprimer comme je vois le concept... J'ai besoin de "reprocesser" beaucoup d'information en peu de temps. J'ai passé ma vie sur la voie d'accotement de beaucoup de convention sociale "genrée" et je vous garantis que les personnes cisgenre n'ont pas idée de toutes ces conventions qu'elles acquièrent au fil du temps et les croient probablement innées tellement que ça devient naturel.
Et là où c'est intéressant c'est que ça ne relève pas juste d'une question de séduction.J'aimais les femmes, j'aime encore les femmes... ce bout là n'a pas changer mais je dois quand même m'adapter à de nouvelles conventions sociales.
C'est avec les inconnus que cela est le plus confrontant. Les gens autour de moi avant et pendant la transition , ça se passe plus doucement . C'est difficile à expliquer comment ça saute aux yeux avec les inconnus...une familiarité,peut-être , plus présente avec les hommes et dorénavant moins avec les femmes. Le concept de clan des genres est très présent dans notre société. Je ressens le besoin de réaffirmer mon genre , d'une conformité entre ce qu'il y a dans mon être identitaire et dans mon corps. Plus je retrouve cette cohérence et plus je ressens une pression à me conformer à ces clans. J'ose croire que de le vivre en 2019 me donne une latitude sur ce que j'accepterai ou pas de ces conventions !
Le 9 mois sous hormones est passé dans le silence et ce n'est pas parce que ça ne bouge pas.
Dans les faits, le problème de santé n'est pas stabilisé encore pour donner le go à la chirurgie. Je n'ai donc pas eu de chirurgie encore ... et pourtant...
Découragé de remettre la chirurgie à plus tard, j'ai finalement cédé à aller me chercher la camisole de compression (un binder) ce qui me fait de beaux pectoraux ! Comme dirait un de mes amis (s'il mérite encore ce qualificatif !) , ça me donne un look de gars "gros" finalement. Un peu moins de poitrine, quelques poils au menton et déjà on vient de m'attribuer un nouveau rôle social.
Les gens "non-initié" à la réalité trans-identitaire accordent beaucoup trop d'importance aux chirurgies, il y a mille et unes autres choses à discuter, à questionner, à exprimer ...
À 46 ans, je deviens porteur d'une histoire que je ne connais pas.Juste par le rôle social que l'on vient de m'attribuer , je deviens responsable de tous les vices de l'homme avec un h minuscule.
Je suis un anxieux. Il m'arrive fréquemment de sortir la nuit , marcher, pour calmer mon anxiété. Et c'est là que je réalise qu'avec un peu moins de poitrine, quelques poils au menton , je deviens suspect. Suspect de je ne sais pas quoi mais suspect. Alors pour la première fois en plus de 10 ans dans ce quartier , la police m'accoste pour me demander d'où je viens et où je vais ?
La première fois, pas mal naïf, je leur demande s'ils cherchent quelqu'un ? Ils me répondent que non. La deuxième fois , je réalise que cela fera probablement parti de ma nouvelle réalité ! Je me promets que la prochaine fois , je les invite à prendre un café pour en discuter .
Je réalise aussi qu'être "one of the boy" dans un corps féminin et "one of the boy" tout court comporte des différences. J'essaie de trouver une expression pour la moyenne des ours, sans résultat pour le moment, alors je vais vous l'exprimer comme je vois le concept... J'ai besoin de "reprocesser" beaucoup d'information en peu de temps. J'ai passé ma vie sur la voie d'accotement de beaucoup de convention sociale "genrée" et je vous garantis que les personnes cisgenre n'ont pas idée de toutes ces conventions qu'elles acquièrent au fil du temps et les croient probablement innées tellement que ça devient naturel.
Et là où c'est intéressant c'est que ça ne relève pas juste d'une question de séduction.J'aimais les femmes, j'aime encore les femmes... ce bout là n'a pas changer mais je dois quand même m'adapter à de nouvelles conventions sociales.
C'est avec les inconnus que cela est le plus confrontant. Les gens autour de moi avant et pendant la transition , ça se passe plus doucement . C'est difficile à expliquer comment ça saute aux yeux avec les inconnus...une familiarité,peut-être , plus présente avec les hommes et dorénavant moins avec les femmes. Le concept de clan des genres est très présent dans notre société. Je ressens le besoin de réaffirmer mon genre , d'une conformité entre ce qu'il y a dans mon être identitaire et dans mon corps. Plus je retrouve cette cohérence et plus je ressens une pression à me conformer à ces clans. J'ose croire que de le vivre en 2019 me donne une latitude sur ce que j'accepterai ou pas de ces conventions !
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