Pages

mardi 20 août 2019

Tranche de vie sur les toilettes !

Je racontais cette réflexion aujourd'hui

Je me suis demandé pourquoi dans les médias on rapportait le problème des toilettes que vivent les trans toujours du côté des femmes trans dans les toilettes des femmes.  Alors je me suis mis à observer le regard des genres ...
Rien de scientifique. .. juste une observation du jeu des  regards cet été.
Regard sur la moyenne des ours ... oui je sais qu'il y a des exceptions et des minorités 😉

Un homme regarde  les femmes.
J'ai vu des hommes regarder un autre homme , lorsqu'il est accompagné,  comme pour s'assurer que l'autre ne regarde pas trop longtemps la femme à ses côtés !
Une femme regarde les autres femmes et se compare !

Conclu : tout le monde se fiche de qui entre dans les toilettes pour homme. 
Mais quelqu'un qui entre dans la toilette des femmes se fait scanner par les autres.

Dans le doute,  je vais dans la toilette des hommes et j'ai pas eu de problème !

Je racontais cette anecdote devant un homme et une femme  (pour être gentil, mettons de plus de 45 ans) .

Alors l'homme ayant acquiescé c'est spontanément mis à expliquer les conventions sociales des toilettes pour homme à la femme qui avait des points d'interrogations dans les yeux !
Juste un exemple , les hommes laissent un urinoir de libre entre eux à moins qu'il y a beaucoup de trafic aux toilettes. 
C'est quand ils ont réalisé le sujet de leur discussion. ..J'étais mort de rire.

Des anecdotes comme ça ,  ça rend le chemin plus agréable.  C'est pas toujours facile la transition.  C'est agréable ces éclats de rire. 

C'est étrange parce que je ne pourrais pas "nommer" les conventions de femme. Ça s'intègre en grandissant et on s'en rend pas compte et de toute façon, j'en ai refusé souvent.  Mais les conventions des hommes ,  c'est un "apprentissage " mon regard est différent .

dimanche 18 août 2019

Des fois ça m'amuse

Je suis passé à la crémerie et c'était la proprio. .. je sais ça fait plusieurs années qu elle servait une femme et qu'il y a une habitude . Mais quand elle m'a dit "la dame sait ce qu'elle veut" je lui ai dit "le monsieur sait bien ce qu'il veut" sans plus et je me suis amusé à observer sa réaction.  ... j observe que de ne pas me justifier laisse le malaise sur l'autre.

C'est sur que je ne pouvais pas faire ça avant que mon "passing" soit assez bon.  Mais là ,elle lève les yeux ,voit bien un homme ; et elle n'est comme plus sur quelle me connaît.  Il  est déjà arrivé que quelqu'un s'excuse de m'avoir pris pour quelqu'un d'autre.

Il y a des jours où je veux juste un cornet et laisser l'éducation populaire chez moi. 😉

jeudi 15 août 2019

Le rôle social

Je devrais me donner plus de discipline ...
Le 9 mois sous hormones est passé dans le silence et ce n'est pas parce que ça ne bouge pas.

Dans les faits, le problème de santé n'est pas stabilisé encore pour donner le go à la chirurgie. Je n'ai donc pas eu de chirurgie encore ... et pourtant...
Découragé de remettre la chirurgie à plus tard, j'ai finalement cédé à aller me chercher la camisole de compression (un binder) ce qui me fait de beaux pectoraux ! Comme dirait un de mes amis (s'il mérite encore ce qualificatif !) , ça me donne un look de gars "gros" finalement. Un peu moins de poitrine, quelques poils au menton et déjà on vient de m'attribuer un nouveau rôle social.

Les gens "non-initié" à la réalité trans-identitaire accordent beaucoup trop d'importance aux chirurgies, il y a mille et unes autres choses à discuter, à questionner, à exprimer ...

À 46 ans, je deviens porteur d'une histoire que je ne connais pas.Juste par  le rôle social que l'on vient de m'attribuer , je deviens responsable de tous les vices de l'homme avec un h minuscule.

Je suis un anxieux. Il m'arrive fréquemment de sortir la nuit , marcher, pour calmer mon anxiété. Et c'est là que je réalise qu'avec un peu moins de poitrine, quelques poils au menton , je deviens suspect. Suspect de je ne sais pas quoi mais suspect. Alors pour la première fois en plus de 10 ans dans ce quartier , la police m'accoste pour me demander d'où je viens et où je vais ?
La première fois, pas mal naïf, je leur demande s'ils cherchent quelqu'un ? Ils me répondent que non. La deuxième fois , je réalise que cela fera probablement parti de ma nouvelle réalité ! Je me promets que la prochaine fois , je les invite à prendre un café pour en discuter .

Je réalise aussi qu'être "one of the boy" dans un corps féminin et "one of the boy" tout court comporte des différences.  J'essaie de trouver une expression pour la moyenne des ours, sans résultat pour le moment, alors je vais vous l'exprimer comme je vois le concept... J'ai besoin de "reprocesser" beaucoup d'information en peu de temps. J'ai passé ma vie sur la voie d'accotement de beaucoup de convention sociale "genrée" et je vous garantis que les personnes cisgenre n'ont pas idée de toutes ces conventions qu'elles acquièrent au fil du temps et les croient probablement innées tellement que ça devient naturel.
Et là où c'est intéressant c'est que ça ne relève pas juste d'une question de séduction.J'aimais les femmes, j'aime encore les femmes... ce bout là n'a pas changer mais je dois quand même m'adapter à de nouvelles conventions sociales.

C'est avec les inconnus que cela est le plus confrontant. Les gens autour de moi avant et pendant la transition , ça se passe plus doucement . C'est difficile à expliquer comment ça saute aux yeux avec les inconnus...une familiarité,peut-être , plus présente avec les hommes et dorénavant moins avec les femmes. Le concept de clan des genres est très présent dans notre société.  Je ressens le besoin de réaffirmer mon genre , d'une conformité entre ce qu'il y a dans mon être identitaire  et dans mon corps. Plus je retrouve cette cohérence et plus je ressens une pression à me conformer à ces clans. J'ose croire que de le vivre en 2019 me donne une latitude sur ce que j'accepterai ou pas de ces conventions !